Arrivée de l'aveugle [libre]

Yuan dormait profondément son bandeau toujours autour de ses yeux, c’est alors qu’il sentit une goutte d’eau glacée lui tomber sur le visage puis, ce fut tout un seau. Il se réveilla alors en sursaut sa famille au grand complet. Tous avaient un grand sourire au visage, enfin, il ne le voyait pas mais il le devinait. Ca c’était un réveil ! Il en avait l’habitude mais c’était toujours aussi désagréable. Secouant la tête pour faire gicler les gouttes d’eau de ses cheveux il tourna un peu la tête comme s’il regardait tout le monde qu’il y avait. Il se dirigea vers son père (qui se plaçait toujours au même endroit), puis dès qu’il fut à sa hauteur lui flanqua une rouste.

« ESPECE DE MALADE !!! Ca ne va pas de me jeter un seau sur le crâne ?! Grand dégénéré ! Comment tu peux être à la tête de la plus grande entreprise d’informatique ?!

-Hehehe, tu n’y es pas aller mollo cette fois ci ! Et pourquoi je suis à la tête de la plus grande entreprise d’informatique…c’est parce que je suis le plus fort ! Mouhahahaha !!!

-Oka-san, pas de bon matin comme ça.

-Merci Antony ! Enfin quelqu’un qui peut lui dire ! Bref, pourquoi est ce que vous m’avez réveillé au fait ?

-… toi aussi t’exagère nee-san. C’est aujourd’hui la rentrée, et tu es sensé aller dans ta nouvelle école.

-Ah ! Ouais ! Ca m’était complètement sorti de la tête ! Bon je me prépare alors. Sortez tous de mon humble demeure ! … Oka-san, DEGAGE !

Lorsque Yun-Yun eut chassé tout le monde de sa chambre il se dirigea vers sa salle de bain. Il prit rapidement une douche et enfila des vêtements neufs. Enfin neufs, en ouvrant son armoire vous verrez que les mêmes vêtements, des hauts sans manches rouges et des bermudas blancs. Enfin, il y avait bien quelques variantes mais sans plus. Bref, devinez donc ce que mit Yuan ce jour là…Bingo ! Un haut sans manche rouge et un bermuda blanc. Il enleva son bandeau rouge trempé dévoilant ses yeux. Personne ne les voyait jamais. Ils étaient restés rouges mais, plus on se rapprochait de la pupille moins le rouge était vif.

Il prit un nouveau bandeau rouge et l’attacha. Puis se décida à préparer sa valise. Il mit plusieurs ensembles, les mêmes bien sur, puis mit ses vêtements de sport, adaptant la tenue suivant lequel c’était. Puis, mit son nécessaire de toilette. Enfin, prit précieusement son sabre et le plaça dans son bagage. Il prit ensuite son sac de cours et y mit ses affaires, sa trousse quelques cahiers et tout ça. Il empoigna son sac et le jeta par-dessus son épaule et prit sa valise et descendit les escaliers de l’immense demeure.

Dans le hall gigantesque se trouvait toute sa famille. Julian, Antony, Kilian, Lilian, Elian, Yulian, Malian, Angelica, Anna, et même Anri avait fait le déplacement d’Europe pour lui dire au revoir. Après avoir foutu une rouste à son père qui faisait encore l’imbécile. D’un bref signe il partit. Dehors attendait une limousine noire, il entra rapidement à l’intérieur et demanda d’aller à l’aéroport. En effet, Yuan et sa famille vivaient en Amérique. Bref, lorsqu’il fut arrivé ce fut un jet privé qu’il l’attendit. Il le prit il fut en route pour le Japon.

Après quelques heures de vol il arriva au pays du soleil levant. Il prit un taxi et se dirigea vers sa nouvelle école. Arrivé à destination il paya rapidement le chauffeur et examina les lieux. Plutôt grand, plus que son ancienne école en tous cas. Il traversa la cour et arriva dans le hall. Il était plutôt balèze, architecture classique. Et, noir de monde. Enfin, Yuan ne pouvait pas savoir quelle était l’architecture mais en touchant les murs il s’en apercevait. Et en ce qui concernait la c’était facile à savoir avec l’atmosphère et le bruit. Bref, il alla dans un coin où il posa sa valise et son sac. Il s’appuya contre le mur, croisa ses bras et baissa la tête. En attendant tranquillement que le hall se vide.

Elisabeth avait quitté le jardin où elle avait joué du violon. Elle n'avait même pas laissé le temps au jeune homme de lui répondre quoique ce soit. Elle avait joué la carte de l'indifférence la plus totale, après tout, pourquoi aurait-elle perdu du temps à converser avec lui? Elle avait d'autres choses à faire. Enfin, pas vraiment, non. Elle n'avait rien à faire, elle errait sans but dans les couloirs de l'école. Elle découvrait un peu les lieux et leur architecture. Malheuresement cette visite était d'un ennui... Il y a quelques années, Elisabeth aurait été fascinée par de tels lieux mais en ce jour... Plus rien ne semblait vraiment l'atteindre, elle avait été plongé dans le luxe et l'argent, avait découvert les plus beaux endroits du globe. Cette école était très belle pour un pensionnat certes, mais pas assez pour suciter en la jeune fille le moindre intérêt. Mis à part le tableau qu'elle avait contemplé dans le hall, rien n'avait attiré vraisemblablement son attention. C'était trop répétitif et monotone.

Sans s'en rendre compte, elle était retournée dans le hall, il y avait moins de monde qu'auparavant. Vu le beau temps, la majorité des élèves avait du sortir prendre l'air. Elle apperçut un petit banc à côté du grand escalier de marbre, c'était l'un des seuls à ne pas être occupé. D'un pas las, elle s'y dirigea pour s'y installer. Elle posa son étuis à violon à côté d'elle et croisa les jambes. Ses doigts vinrent délicatement effleurer " sa boîte à musique " qui contenait ce qui lui était de plus cher. Ce fut de la mélancolie qui prit possession d'elle au contact de cet étui, une nostalgie profonde. Elisabeth soupira et ferma les yeux un petit instant.

Elle eut soudain comme une révélation, la jeune fille avec qui elle s'était querellée en début d'après midi, si elle était comme cela, c'était peut-être à la suite d'un profond ennuie. Allait-elle elle aussi devenir aussi désagréable? Non, c'était impossible... Après la vie qu'elle avait mené avant de goûté au luxe, elle ne pouvait pas devenir aussi imbue d'elle même...

Elisabeth, pour tuer son ennui, commença à ballayer le hall d'entrée des yeux. Il était presque désert. Il y avait quelques groupe de personnes éparpillés un peu partout dans le hall, des couples entrain de roucouler sur les bancs. Son regard s'arrêta sur une jeune fille entrain de crier sur deux autres étudiants, c'était sa " très chère nouvelle amie " qui passait ses nerfs sur eux, les pauvres... Et pour finir, elle remarqua un jeune homme appuyé contre un mur, les bras croisés et la tête baissé. Elle arrêta son regard sur cette étrange personne.

Elle le fixa intensément, un regard presque perceptible par le toucher. Cette personne avait quelque chose de particulier, peut-être était-ce du au bandeau qui était noué sur ses yeux? Etait-il aveugle? Elisabeth fut très intriguée et un sourire se dessina sur ses lèvres. Enfin un peu de divertissement, elle s'ennuyait tant. Elle allait enfin avoir de quoi s'occuper un peu, elle aimait les gens mystérieux...

Yuan ?! Mystérieux ? Pas vraiment, imprévisible plutôt. Mais, il est vrai qu’à le voir ainsi, adossé contre l mur, la tête baissée, les bras croisés et son bandeau sur ses yeux il pouvait intriguer pas mal de personnes. D’ailleurs Yun-Yun avait la nette impression d’être observer par pas mal de personnes. Ce qui était assez vrai. Les gens se retournaient pour voir cette personne ayant un truc rouge sur les yeux. Le jeune homme avait l’impression d’être un animal de foire, mais il avait l’habitude.

L’aveugle avait des écouteurs dans ses oreilles, la musique à fond. Il essayait d’oublier les regards curieux qui se posaient sur lui. C’est que, en tant qu’aveugle, il avait ses ressentiments plus développés que la moyenne, mais en plus en tant qu’expert en arts martiaux, il supportait encore moins toutes ces paires d’yeux le regarder. En soupirant, il sortit son I pod de sa poche et l’éteignit. En même temps il sortit son portable de sa poche et alla dans ses contacts pour prendre le premier numéro, logiquement, ça devait tomber sur le fixe de la maison familiale, logiquement…Il avait rangé ça de façon à ce qu’il s’y retrouve (en étant aveugle c’est assez dur). Bref, il attendit quelques secondes pour qu’on daigne décrocher.

« Mochi, mochi ? Yep, Angelica, prévient l’immense idiot qui nous sert de père que je suis arrivé dans ma nouvelle école.

-T’exagère là. Bon trois secondes je te le passe.

-Je t’ai juste dis de le prévenir, pas de me le passer, je veux pas parler à un dégénéré moi !

-Arrête, vous avez le même caractère tous les deux alors…

-Même pas vrai !

-Hellowww, mon petit fiston adoré !!!

-…Urusai. Je suis arrivé, voilà, allez salut !

-Attends ! Il y a des jolies filles dans le coin ?

-BAKA ! je peux pas les voir !

-…Ah oui c’est vrai, j’ai tendance à l’oublier.

-Bon je raccroche bye.

Yun-Yun, raccrocha et rangea son portable dans sa poche de pantalon. Puis, se dirigea vers une personne qu’il avait « ressentie ». Il ne savait pas tellement si c’était une fille ou un garçon, mais en réalité, s’en fichait pas mal. Il avait prit sa valise et son sac et se retrouva devant la personne. Il prit alors la parole d’un ton calme et détendu, qu’il prenait tout le temps lorsqu’il engageait une conversation, ou lorsqu’il parlait tout simplement.

« Salut, je suis nouveau et je ne voudrais pas tellement rester planter ici toute la journée. Tu pourrais me dire où sont les dortoirs s’il te plaît ?

Yuan avait les mains dans ses poches. D’après le bruit qui s’atténuait et l’atmosphère plus légère, il devina que le hall se vidait peu à peu. Normal, vu le temps de dehors. Lui aussi aurait bien voulu sortir un peu, mais il ne voulait pas se trimballer ses valises durant tout ce temps, sa priorité était de déposer ses bagages dans sa chambre et ensuite…d’aller se familiariser avec les lieux, et enfin de s’amuser. Pas compliqué non ?

Elisabeth observait toujours le jeune homme qui l'intriguait tant, elle n'avait que ça à faire après tout! Ce dernier enleva les écouteurs qu'il avait dans les oreilles avant de ranger son Ipod et de sortir son téléphone. Elle n'arrivait pas à entendre ce qu'il disait mais cette conversation avait l'air assez mouvementée. Elisabeth le regarda d'un air sceptique et interrogateur, à qui pouvait-il bien téléphoner? Et s'il était aveugle comme elle le pensait, comment faisait-il pour savoir qui il appelait?

* Ah mais bien sûr, grâce aux raccourcis par les touches... *

On aurait pu juger son petit jeu lamentable mais la jeune Matthew ne s'ennuyait pas ainsi, l'ennui pousse parfois l'être humain à faire des choses bien étranges... Elle pencha sa tête sur le côté ce qui fit tomber de ses épaules sa longue chevelure fuschia. Ses jambes se décroisèrent et se serrèrent l'une contre l'autre, ses bras se tendirent et elle posa ses mains sur le banc. Son visage était totalement neutre, aucune émotion ne s'en dégageait. Comme ça, elle avait un air démoniaque.

Elisabeth remarqua que celui qui suscitait son intérêt s'approchait d'elle. Un air interrogatif s'afficha sur son petit visage démoniaque. Elle resta figée en le regardant venir.

" Salut, je suis nouveau et je ne voudrais pas tellement rester planter ici toute la journée. Tu pourrais me dire où sont les dortoirs s’il te plaît ? "

Elle fut très surprise qu'il vienne lui parler, elle remonta doucement sa tête pour l'aligner à son dos. Elle le détailla ensuite, il portait un bermuda blanc et un T-shirt rouge, son bandeau était de la même couleur et il avait les mains dans les poches. Un léger silence s'était abattu entre les deux un petit moment.

" Bonjour... "

Elle se leva et attrapa son étui, elle s'immobilisa ensuite et réfléchit en le fixant du coin de l'oeil.

* Hum... je n'ai que ça à faire et si je veux l'observer, le meilleur moyen est de rester avec lui. *

Elle se tourna de sorte à être face à lui et d'un ton neutre et froid, lui donna une réponse qui ne fut finalement pas celle qu'elle avait l'intention de lui donner:

" Sans façon "

Elle attrapa ses affaires et se leva doucement, sans lui adresser un regard, elle s'éloigna au loin, laissant le jeune homme seul. Elisabeth quitta ce hall qu'elle jugeait avoir trop vu.